Donner du sens à l’action et embarquer ses collaborateurs

Et d’oùc il est passé le baby ?

Ah le fameux sens de l’action… Aujourd’hui ce levier est présenté comme l’alpha et l’oméga de l’engagement collaborateur. Exit le baby-foot …

L’engagement collaborateurs, défi à tendance caillou dans la chaussure 🪨👞reconnu par tous les dirigeants et dirigeantes, repose sur des leviers d’ordres différents : la qualité des relations humaines, la qualité du travail, les perspectives d’évolution, l’autonomie, la reconnaissance, la perception de réciprocité entre ce que je donne et ce que je reçois, l’engagement de l’entreprise sur les enjeux du monde,...

Et chacun de ces leviers a un impact différent sur l'engagement des collaborateurs, un collaborateur pouvant être spécialement attaché à la qualité du collectif et à la reconnaissance de son engagement, un autre chercher un travail où il lui est possible d’utiliser et de développer au mieux ses savoir-faire d'une part et un travail duquel il peut retirer par ailleurs une rémunération et du temps lui permettant de vivre ses passions,... #tousdifférents🌈.

Pour autant, les différents sondages mettent en avant certains déterminants communs. Et celui du sens 🧭 semble bien en être un.

Mais ça veut dire quoi le sens au travail ?

Trouver du sens dans son travail est entendu ici comme le fait de se sentir capable de transformer positivement le monde (1).

Ce levier du sens au travail est déjà reconnu par l’organisation internationale du travail dans la déclaration de Philadelphie de 1944 (2). Le travail y est en effet défini en 3 dimensions :

• le travail comme condition d'une vie décente « la plénitude de l'emploi et l'élévation des niveaux de vie » (écho à l’ODD 8 de l’ONU - Travail décent) ;

• le travail comme expression singulière « la satisfaction [pour les collaborateurs] de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances »,

• le travail comme action ou le travail sens « contribuer le mieux au bien-être commun ».

Ce regard sur le sens se retrouve dans les travaux de la philosophe Hannah Arendt (3) qui définit 3 niveaux de la vie active : le travail au sens de l’activité qui permet de répondre aux besoins élémentaires, l’oeuvre, l’action.

Et en vrai ils en disent quoi les salariés ?

Le sondage d'Opinionway pour la fondation FACE réalisé en décembre 2024 montre que l’engagement RSE de l’entreprise compte beaucoup dans l’engagement au travail des salariés.

OpinionWay pour la Fondation Face - les salariés et la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, décembre 2024

67% des jeunes peuvent même envisager de quitter une entreprise qui n’est pas en phase avec leurs valeurs environnementales et sociales selon le sondage réalisé auprès d’un panel de jeunes de 18 à 30 ans pour 2050 Now la Maison (4). Ils sont également 67% à déclarer qu’ils peinent à trouver une entreprise qui le soit…

Le baromètre Kantar Medef (5) observe une concordance entre un indice RSE plus élevé, qui franchit ou frôle la moyenne et l’attachement et la confiance des salariés dans leur entreprise. Il souligne que l’effet levier de la RSE sur l’engagement est minoré du fait que les collaborateurs ne sont pas nécessairement informés de cette politique.

Et la société à mission dans tout ça ?

Devenir société à mission c’est considérer que l’entreprise doit contribuer à transformer positivement et directement le monde. Pas seulement en tenant compte des enjeux sociaux et environnementaux de son activité comme le prévoit l’article 1833 du code civil modifié par la loi Pacte. C’est beaucoup plus qu’un “primum non nocere”. C’est une ambition.

Et si activer l’engagement par la RSE suppose a minima d’informer les collaborateurs, nous proposons d’aller un cran plus loin : de les faire monter à bord⛵.

(1) L’étude réalisée par Thomas Coutrot et Coralie Perez, Quand le travail perd son sens, Dares 2021, pose une définition plus large du sens du travail que dans notre article “le travail trouve du sens quand son expérience permet à la personne de se sentir capable de transformer positivement le monde (sentiment d’utilité sociale et de cohérence éthique) et soi-même (capacité de développement).

(2) https://www.ilo.org/fr/resource/autre/declaration-de-philadelphie

(3) Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne

(4) OpinionWay pour 2050 Now La Maison - Les jeunes, acteurs de la transformation durable en entreprise, décembre 2024

(5) Kantar pour Medef - Baromètre de perception de la RSE en entreprise, 2023

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